La cotelette du platrier
Lundi, 5 octobre 2009.
Il était 11 heures du matin.
J'avais gravi la cîme de l'escabeau, avec l'agileté d'un tigre.
Précis comme un écuyer, je jouais de la spatule pour déposer le plâtre.
Le geste se répètait avec le professionnalisme d'un horloger Suisse.
Travail en cours.
Soudain, la pression sur l'outil fut trop importante.
L'escabeau pencha dangereusement en arrière.
Vainement, j'essayais de stabiliser mon perchoir qui s'échappa totalement de mes pieds.
Surpprise.
Très vite, je fis un retournement, pour me retrouver face au danger.
Pendant un laps de temps très court, je restais accroché au silence, immobile...avant la chute.
Pas de filet, pas de filin, pour me sortir de ce pétrin.
J'étais comme une goutte d'eau qui va se décrocher de son robinet.
Je m'écrasais alors, sur le fer qui plia sous le choc.
La chute.
Sonné, je restais dans une position inconfortable, joue contre mon ancien tuteur.
J'étais surppris... d'être descendu si vite de mon piedestal.
Puis la douleur fut intense.
La réception.
Depuis, lorsque j'éternue, il me semble que mon thorax est percé par de nombreux couteaux.
Lorsque je toussotte, ce sont mes poumons qu'on secoue douloureusement.
Je respire en prenant des doses homéopathiques d'oxygène.
Je tourne au ralenti.
Je crois que cette chute me fait comprendre que le félin des steepes, a perdu sa splendeur.
Que l'aigle royal ne possède plus de sceptre.
Le lendemain de mon embrassade frontale avec l'escabeau, le radiologue constata la fracture d'une côte.
La radiologie.
Prochainement, il me faudra remonter... sans parachute, car il n'aurait pas le temps de s'ouvrir.
La chute libre est un sport qu'il faut pratiquer loin de tout obstacle.
Les dessins ont été réalisés directement sur les photos, certaines scènes n'ayant pas pu être prises en direct.
Les traits de la victime ont été amplifiés par le dessin.
Enfin...je l'espère pour l'auteur acteur.
dédé.